Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 15:41
Cet article est dans la rubrique PAGES
Partager cet article
Repost0
17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 10:08


Pourquoi Stoner arrive-t-il quand même à gagner ?

 

Paradoxalement, il est le premier visé, mais sera le dernier touché. Il est fort du message qui a sécurisé son inconscient avant 2007, tout cela encore renforcé par le titre de champion du monde qui a stabilisé et renforcé l'édifice. De plus, il est le chef d'orchestre du holon. Tant qu'il a un certain ''ascendant'' sur les autres pilotes, il gère seulement la partie du message propre à lui-même. Cette énergie de colère et d'angoisse, alimentée par tous les pilotes, va chercher des victimes émissaires, les plus faibles, afin que celles-ci déchargent leur énergies. C'est peut-être même pour cela qu'il se bat si bien. Inconsciemment, pour garder ses victimes.

Dans son livre « Des choses cachées depuis la fondation du monde » (14), René Girard décrit le principe du feedback et de son effet destructeur. Cette suite d'évènements, passant de pilote en pilote, intensifiant à chaque fois la colère et la haine et sans réelle correction vers l'équilibre, devrait épuiser les victimes émissaires afin de retourner à l'évènement initial et à son fondateur, autrement dit le champion du monde 2007, Casey Stoner.

 

Ainsi tous vont l'imiter et ainsi se joindre à lui. Cette énergie est transmise vers d'autres, cherchant des ressemblances, des frères, des jumeaux, et des cibles plus faibles.

Son premier jumeau est Marco Mélandri, de la même équipe (sous holon ou sous structure psychique). Marco porte les mêmes couleurs, conduit la même moto, avec les mêmes pneus, tout est identique en dehors du numéro 1 de Stoner et du casque... Il suffit pour comprendre l'hécatombe des énergies, de regarder les résultats de Mélandri, ancien vainqueur de Grand Prix, il est cette année 15ème au championnat, avec pourtant, la moto championne du monde.

La dimension spatiale de la mimésis se transférant du paraître vers l'avoir, le déclenchement de la mimésis d'appropriation s'est activé en début de saison lorsque le montant de sa rémunération, supérieur à celui du champion, fut vivement critiqué.

 

Regardons aussi les autres pilotes Ducati : Sylvain Guintoli et Tony Ellias ne sont pas à la fête... avec leur motos. Parmi les pilotes Honda et Michelin, les marques de moto et de pneus que Rossi a délaissées : nous trouvons Nicky Hayden, champion 2006, qui n'est pas au mieux... Blessé au talon, il est plusieurs fois forfait. Les techniciens de Michelin et le pilote s'interrogeaient sans comprendre à propos des raisons de ces échecs, après le GP d'Italie, celui du casque de Rossi avec les yeux. Pédrosa incrimine ses pneus depuis quelques Grand Prix, lui et son manager parlent de boycott de la marque. Jorge Lorenzo, sur les mêmes gommes, déclare « J'ai peur de la moto ». Randy de Puniet, souvent parmi les premiers aux essais, chute fréquemment en course.
Les pilotes Tech 3 : Toseland et Edwards, même s'ils sont sur Yamaha comme Rossi, roulent Michelin et ne semblent pas au mieux de leur forme. L'anglais Toseland chutant lors de la course sur sa terre natale, l'américain Edwards étant à peine mieux sur sa propre terre...

 

Les pilotes Michelin doutent de quoi ? Souvent du pneu avant. Ce qui est devant, c'est l'avenir et l'inconnu. Ne serait-ce pas une conséquence de ce que Rossi communique ? Maintenant que les Bridgestone fonctionnent pour Rossi, les autres pneus ne peuvent plus apporter confiance aux autres pilotes, puisqu'ils symbolisent ce qui ne fonctionne pas... Or, on sait la confiance qu'il faut avoir dans le pneu, surtout si ce que le message de Rossi induit, c'est justement le contraire... car Rossi et Stoner roulent sur Bridgestone. Pourtant au GP de San Marin, fin août 2008, les Michelins n'ont pas l'air si mauvais, si l'on regarde Lorenzo qui suit Rossi à distance. Ils fonctionnent très bien tant qu'ils sont derrière l'homme en jaune.

 

Pourquoi cela ne profite-t-il qu'à Rossi ?

 

Quel que soit le modèle retenu et le message pris en compte, personne ne pourra finalement rivaliser avec Rossi. Tous les pilotes de Moto GP se trouvent être en situation de double-contrainte.

Car, sous peine d'angoisse, le modèle est inimitable et indépassable. Donc à chaque fois que les pilotes désirent faire leur métier, vivre leur vie, leur inconscient leur rappellent qu'ils n'en ont pas le droit. Parce que Rossi a subtilisé une période de leur enfance et la remet au présent. « Je veux être » disent-ils, « suivez-moi et imitez mon désir » dit Rossi, tout en disant en même temps « mais vous n'en avez pas le droit ». Unique solution, abdiquer et porter tous les désirs à la réalisation de Rossi.

Un pilote entre en compétition par désir de sens et de réalisation de sa vie. Mais quand la pratique même de votre passion, de votre métier devient synonyme d'angoisse, cela augure un futur bien difficile, non seulement pour ces pilotes, mais aussi pour les spectateurs de Grand Prix Moto.

 

Pour les acteurs du championnat, il semble que tous se soient essoufflés à cette guerre dans l'inconscient, comme si le rôle de la victime émissaire se passait de main en main dès que le ''titulaire-victime'' cède et ne rivalise plus.

Nous voyons que depuis les trois Grand Prix de Laguna Seca, Brno et San Marino, Casey Stoner chute alors qu'il domine largement aux essais. La dialectique du n° 46 de Rossi, arriverait-elle à son dénouement ? Rossi en tête portant bien haut le message, et les autres derrière...

Toni Ellias, sur Ducati comme Stoner, ne profiterait-il pas de cette transmission de témoin, de changement de la victime-émissaire ? Comme libéré, lors des trois derniers Grands Prix, il finit 6ème, puis 2ème et enfin 3ème, lui qui était, depuis le début de la saison, plutôt aux alentours des 10ème ou 11ème places.


Dommages collatéraux.

Parlons maintenant des 250 cc, la catégorie tremplin vers la MotoGP. Par exemple, du pilote italien Marco Simoncelli, qui, à l'instar de Marco Materazzi (15), est un grand ami de Rossi. A l'évidence, il est en tête du championnat, et étrangement, il porte souvent des couleurs rappelant furieusement quelqu'un : dessous des manches, jambes, bottes et gants, tout est jaune, le loup (symbole puissant) de la marque de combinaison est jaune aussi, et les marques de cuir et de casque sont identiques à celles de... Rossi, bien sûr. Profiterait-il de la bonne communication de son aîné ? Hector Barbera, dans sa conduite si agressive envers Simoncelli au Grand Prix de San Marin, n'exprimait-il pas une colère inconsciente ? Les chutes de Kalio, Debon, Bautista, Pasini et Aoyama, sont-elles dues au hasard ? (tous ces noms cités là, se classent dans les 7 premiers du championnat). Les pilotes de ce championnat 250 cc ne seraient-ils pas en pleine imitation ?

 

Lors du GP de San Marin, dans son tour d'honneur, Rossi lève le bras et montre le ciel du doigt... Et son nouveau casque, dont le dessin, dans la version officielle, représente les tuiles de sa maison, tuiles qui ressemblent vraiment à des écailles de serpent... et en plus rouges ! Le serpent et le rouge font parties des symboles sexuels...

J'ai relevé aussi certains commentaires surprenants sur Eurosport France : Philippe Monneret parlant de la course précédente « Stoner refusait le combat et tentait de s'échapper » ou celui de Rémi Tissier : « Rossi a puni Giberneau et Biaggi, maintenant Stoner a peur de l'affronter... »
Refuser le combat et s'échapper, c'est aller vers la victoire, me semble-t-il, pourquoi en faire une présentation négative ? Quant aux mots « puni » et « peur » qu'en penser à travers la dialectique en place ? Ne serions-nous pas tous sensibles à ce langage où triomphe l'interdit ?

La prime va à l'agence de communication de Michelin qui, dans un spot publicitaire, nous montre des bambins en couches-culottes sur des vélos portant les numéros des champions Moto GP. Dans l'intérêt pris à s'imprégner du monde de la compétition, le « holon agence de pub » se serait-il fait intoxiquer par celui des pilotes ?

 

Récemment, je discutais avec un responsable de la branche prévention de AXA assurances Club 14. Ce dernier me faisait part du taux de l'accidentologie qui n'est pas en régression pour les deux roues. Et ceci, malgré un âge moyen majoritaire s'établissant autour des quadras voire des quinquagénaires, donc en théorie, plus calme et plus sûr. En parallèle, nous avons une communication orientée vers le défoulement sur les circuits. Nombre de personnes, justement sensibles à cette information écoute ce message qui doit amener une certaine abréaction et donc un respect des normes sociales de partage de la route en toute quiétude. Sauf que ce message pourrait aussi orienter le consommateur de circuit à prendre pour modèle le championnat du monde moto, et donc s'administrer à lui-même la communication de Rossi. La double-contrainte n'est pas que pour la MotoGP quand le circuit va aussi précipiter le conducteur à se défouler ailleurs.

Mon frère, dès son élection au poste de président de la Fédération Française de Motocyclisme, déclare : «... enfin, un de mes chantiers sera de lutter contre la motophobie qui se développe de manière inquiétante. »...

En effet, la motophobie systématique est inquiétante. Mais celle-ci n'est-elle pas en partie provoquée par les arpèges de certains motocyclistes qui se rêvent sur des circuits. Il importe donc que les motards prennent conscience des enjeux souvent graves qu'ils mettent en route.

Dans ses fonctions au sein de la F.F.M, Jacques est souvent critiqué par certains sportifs. Ces derniers, s'ils veulent bien réfléchir à ce texte sur les limitations et les autorisations données par l'inconscient, devraient se rendre compte que, peut-être, Jacques les protège plus qu'autre chose. Pour l'avoir pratiqué de nombreuses années, je connais bien ce qu'il inspire et par cela, il remplit un autre rôle, celui d'indiquer à tout futur champion, là où il peut se limiter dans sa carrière.

 

Dans le domaine de la psychologie comme dans bien d'autres, il existe une opposition pro et anti-girardienne. Le désir mimétique est, pour ma part, un excellent outil de travail. Et, si nous prenons le cas de l'imprégnation du holon ou de l'inconscient collectif à travers une idée ou un concept, il est possible, par exemple, que la théorie freudienne du narcissisme et de l'œdipe n'ait de réelle que la portée qu'elle a depuis des années. Et que, l'apport de René Girard, en outils complémentaires, n'ait aussi qu'un temps.

Peut-être que, tout simplement, nous ne pourrons théoriser l'inconscient que le temps d'en invalider sa théorie. Parce que la vie c'est le mouvement, et le mouvement implique le changement. Ce qui donne une certaine saveur à la citation de Confucius : « La lumière de l'expérience est comme une lanterne que l'on porte dans le dos, elle n'éclaire que le chemin parcouru. » Peut-être même que vouloir théoriser l'inconscient plutôt que de le vivre dans nos sens, pourrait en être sa pathologie ?

Il existe un adage qui dit : « L'exception confirme la règle », ne serait-il pas plus intéressant de le remplacer par « l'exception infirme la règle » ? Pour ma part, une exception m'attire, car j'y vois possibilité d'évolution pour tous et de sortie de concepts par trop limitatifs. C'est une forme d'esprit qui m'invite à ne pas trop croire au don, surtout quand il a un goût d'exclusif. Je préfère envisager une limitation inconsciente propre à être dépassée. Des sportifs comme Michèle Mouton, Danica Patrick, Florence Arthaud, Tiger Wood ou Lewis Hamilton ne nous le montrent-ils pas ?

 

Je reprends la plume après avoir regardé le GP de Motegi. Celui du sacre de Rossi. Peut-être cela libèrera-t-il les pilotes, maintenant que l'objet du désir est attribué... Il est intéressant de visualiser cette course avec un œil différent. Rossi partant à la 5ème place, voyez comment, lorsqu'il double un concurrent, instantanément un écart se creuse. Comparez avec le duo Pédrosa-Stoner du début de la course ou avec la lutte Pédrosa-Lorenzo. C'est différent non ? Souvenez-vous quand il y avait de vraies courses, des ''échanges'' entre concurrents qui se passaient, se dépassaient et se repassaient, vous n'avez pas l'impression aujourd'hui qu'il manque quelque chose ? Une certaine liberté ?

 

Après ce titre de Rossi, quels en seront les effets, et déjà en Italie où, selon le journal Libération du 29 septembre 2008, Rossi incarne « le fils, le gendre ou le mari idéal » ? Alors que le message suggéré ne provoque que douleurs et combats. A votre avis, sa dernière pantalonnade après l'arrivée du GP de Motegi où, devant un fonctionnaire encravaté, il signe sur un casque blanc, n'a-t-elle qu'une fonction comique ? Ne met-il pas, symboliquement, le pouvoir légal de son côté pour officialiser le mariage incestueux. Mais n'y a t-il pas un autre message derrière ce spectacle ?


Message ?


Indépendamment de sa communication limitante, je pense que ce qui a fait de Valentino Rossi un tel champion, c'est, en partie, l'ouverture de ses parents et de lui-même à ses parents. Sans doute dans un profond respect des qualités et des vertus propres à chaque sexe. Dans l'expression, plutôt que dans l'inhibition de chaque personnalité, l'amour porté à l'autre, l'Amour de la différence : « 
Chacun prend sa place en soulignant la place de l’autre, chacun est un creux pour que l’autre vienne s’y étendre, il épouse les formes de l’autre et ne tient et n’élève la voix que parce que l’autre, loin de se cacher dans le convexe qui le définit, devient le concave de l’autre. Ils se suivent, ils s’approchent, ils se caressent, ils se soutiennent. » (16).

Par l'identification à ses deux parents en ouverture réciproque, l'enfant s'est vu nanti des qualités propres au symbolisme de chaque sexe. Prenant en compte la fonction du masculin, celle qui libère et grandit l'enfant, les parents sont devenus une plate-forme d'essor pour l'enfant. Les bases propres aux grandes réalisations. Serait-ce là le message de Valentino Rossi ?

 

La recherche de spiritualité, très en vogue, et particulièrement d'actualité. Elle tend à valider l'inconscient « spirituel également » de Victor Franckl : instiller, lors de manifestations sportives une image prédéfinie du divin, imprégner ces ''grands-messes'' où tous ''communient'' avec un modèle, une image divine de pouvoir, d'argent, de combat et de sexualité pour le moins trouble, peut donner l'impression que quelqu'un a acheté Dieu lui-même...

René Girard a élaboré sa théorie du désir mimétique, comme étant l'imitation du désir de personnes qui sont des modèles. Je pose alors une question : quelqu'un serait-il conscient du message qui passe directement dans l'inconscient de tous les spectateurs et téléspectateurs des Grand Prix Moto ? L'inceste et l'incestuel, les abus, la haine et la violence font partie de l'histoire du monde, alors par cascade d'inconscients à inconscients, où et comment cela va-t-il s'arrêter ?

 

Mais peut-être Rossi veut-il pointer le fonctionnement du monde et de ses désirs. Notre planète ne serait-elle pas « possédée » par des désirs qui l'amènent à sa perte ? A rester aveugles, ne préparerions-nous pas notre propre suicide ? La question que pose ce champion ne serait-elle pas : avons-nous les bons modèles ? Ou encore, les interprétons-nous dans le bon sens ?

En transparence, n'indiquerait-il pas le sens réel de la vie ? Une direction plus intérieure, un dépassement de limitations pour accéder à la réalité inconsciente. Celle d'un inconscient au delà du pulsionnel. Au delà d'Eros et de Thanatos, un autre chemin vers l'accomplissement ?

Pour que cesse un jour une compétition démesurée entre les hommes. Quand être deuxième n'aura plus aucune importance majeure. Après tout, peut-être que le désir de Valentino Rossi est de ne pas rester caché jusqu'à la fondation du monde...

 

Alors, qui est Valentino Rossi ? Utilise-t-il nos peurs et nos angoisses pour son seul dessein ? Désire-t-il passer un message au monde entier ?

 

 

 

                                    Décembre 2008                                                                                    Pierre Bolle

 

(1) L'oeuvre de René Girard, notamment : Mensonge romantique et vérité romanesque, Grasset, 1961 – La Violence et le Sacré, Grasset, 1972. - Des choses cachées depuis la fondation du monde, Recherches avec Jean-Michel Oughourlian et Guy Lefort, Grasset 1978. - Le Bouc émissaire, Grasset, 1982.


(2) Dr Giuliana Galli Carminati and François Martin: Quantum Mechanics and Psyche, to be published in Physics of Particle and Nuclei (2008).  http://www.cunimb.com/francois/fm.pdf

Dr Belal E. Baaquie and Francois Martin, Quantum Psyche. Quantum Field Theory of the Human Psyche, NeuroQuantology, 3, 1, pp.7-42 (2005)  http://www.cunimb.com/francois/Psyche_french.pdf

Dr Rupert Sheldrake : Une nouvelle science de la vie : L'hypothèse de la causalité formative, Ed du Rocher, 1990 - La Mémoire de l'Univers, Ed du Rocher, 1989.

Karl Pribram : L'univers informé, Lynne Mc Taggart, éd Ariane, 2006 .http://sergecar.club.fr/cours/theorie8.hhhhhhtm

Satprem : Le mental des cellules, éd. Robert Laffont, 2003.

Ervin Laszlo : Science et champ Akashique, Ed Ariane, 2005.

Patrice Van Eersel : La source noire, Grasset, 1986.

Ainsi que les ouvrages de : Bernard d'Espagnat, Brigitte et Régis Dutheil, Remy Chauvin, Deepak Chopra et bien d'autres.

 

(3) Dopage immatériel, ou les travaux d'Hercule dans l'inconscient.
http://www.pierre-bolle.com/ 
ou http://www.priorite-sante.com/reseausante/pierrebolle.html

(4) Gregory Bateson - Vers une écologie de l’esprit, t. I et II, Seuil, Paris, 1977 - 1980.
Lire
:
http://users.skynet.be/pdereau/articles/article026.htm

 

(5) "He's a farm boy at heart," Colin Stoner says of his only son. Casey and his parents own a fair-sized spread in the mountains west of Tamworth. "When his riding career is over, he'll come back home and live on the farm, probably working with cattle." Interview de Casey Stoner par Peter McKay :
 
http://www.theage.com.au/news/motorsport/the-stoner-age/2007/05/23/1179601488627.html

 

(6) Les avis sont partagés quant à la légitimité des lignes de descendance - matrilinéaire, patrilinéaire ou

 bilinéaire - chez les aborigènes d'australie.

Voir l'essai d'Emile Durkheim : « Sur l'organisation matrimoniale des sociétés australiennes » édition

électronique réalisée par Jean-Marie Tremblay.

 




(7) by RaceBikeNetwork sur
http://www.racebikenetwork.com/article.html?994

 

(8) Viktor Frankl : Le dieu inconscient - Edition du Centurion, 1975, (page 62).


(9) Le holon : outil conceptuel forgé en 1967 par A Koestler, le holon (holos) qui représente une entité psychologique, structurée mais en perpétuel devenir, et surtout en état d'interaction permanente avec les holons qui l'entourent. (un individu, une famille, un clan, une tribu,une nation, etc).


Un mime nommé désir
- Jean Michel Oughourlian – Grasset 1982


(10) Pierre-Yves Albrecht - Transes et prodiges. Le symbolisme et l'opérativité des trois feux hermétiques - http://ethesis.unifr.ch/theses/index.php

- Voyage au cœur des Zaouïa - Presses de la Renaissance, 2004

Bertrand Hell - Possession et Chamanisme - Flammarion - 1999


(11) Un mime nommé désir - Jean Michel Oughourlian – Grasset, 1982, (page 160).


(12) Les états non ordinaires de conscience – Thèse de doctorat de Michel Nachez -
Extrait su
r
www.iands-france.org

 

(13) http://fr.wikipedia.org/wiki/Lewis_Hamilton

 

(14) René Girard – Des choses cachées depuis la fondation du monde – Grasset, 1978 (page 390 éd. poche)


(15) Marco Materazzi, lire : L'altercation avec Zinedine Zidane sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Marco_Materazzi

 

(16) François Roustang – La fin de la plainte - éditions Odile Jacob – 2001, (p 25).


(*) Résumé sur le désir mimétique : « Pour Girard le désir, à la différence des appétits et des besoins dont l'instinct détermine les objets, n'a pas d'objet prédéterminé. Cette liberté fait son humanité. Les désirs humains peuvent varier à l'infini parce qu'ils s'enracinent non dans leurs objets ou en nous-mêmes mais dans un tiers, le modèle ou le médiateur dont nous imitons le désir...» « Les objets susceptibles d'être désirés 'ensembles' sont de deux sortes. Il y a d'abord ceux qui se laissent partager. Imiter le désir qu'inspirent ces objets suscite de la sympathie entre ceux qui partagent le même désir. Il y a aussi les objets qui ne se laissent pas partager, objets auxquels on est trop attaché pour les abandonner à un imitateur. La convergence de deux désirs sur un objet non partageable fait que le modèle et son imitateur ne peuvent plus partager le même désir sans devenir l'un pour l'autre un obstacle dont l'interférence, loin de mettre fin à l'imitation, la redouble et la rend réciproque. C'est ce que Girard appelle la rivalité mimétique, étrange processus de 'feedback positif' qui sécrète en grandes quantités la jalousie, l'envie et la haine »

Présentation de la théorie de René Girard par Simon de Keukelare : 
http://users.skynet.be/renegirard/fr/articles/girard_presentation_theorie.html

 

« Lorsque l'imitation est revendiquée comme telle ou que la distance est infranchissable, c'est une 'médiation externe'. Lorsque le médiateur se rapproche ou que l'imitation devienne moins 'bouffonne' ou plus 'réaliste', une rivalité s'installe et se développe entre le 'disciple' et le 'modèle'. Le sujet désirant ne voit plus son médiateur comme "modèle", mais comme un obstacle à la réalisation de son désir et le 'modèle' voit dans son 'disciple' un rival. Dans la 'médiation interne', l'Autre, de modèle, est devenu obstacle. Intervertissant l'ordre chronologique et logique du désir, le sujet désirant croit rivaliser pour un objet qu'il a désiré spontanément et se met à détester celui qui lui en barre l'accès ou le lui dispute. Il s'agit d'une "haine impuissante", car non seulement elle coexiste avec l'admiration, mais elle la renforce et en est inséparable. On comprendrait mieux une "envie haineuse" si l'on ne part pas de l'objet de la rivalité.»

Thanh H. Vuong & Jorge Virchez , Communauté économique de l'Asie-Pacifique, p. 90, Presses Inter Universitaires, Cap Rouge, Qc, Canada, 2004

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 17:07
 

Monsieur lion, à une époque de la maturation de ses lionceaux, pose un geste déterminant pour la survie de ses petits : un coup de patte. Celui qui écarte de mère lionne petit mâle et petite femelle. Simplement parce que la nature lui indique que c'est le moment.


Tout enfant a un lien profond avec sa mère. En grandissant il reconnaît chez son père un rival, parce que ce dernier se fait obstacle à son désir. Puis, par le jeu de l'identification, l'enfant oriente son propre désir vers l'un des deux parents, copiant ainsi un modèle. René Girard a élaboré sa théorie du désir mimétique, comme étant l'imitation du désir des personnes perçues comme des modèles (1).

Quelle que soit l'orientation du désir, le père a un rôle déterminant pour la psyché de l'enfant : il est le séparateur. Il libère ainsi l'enfant, fille ou garçon, des imperfections des parents, lui proposant, comme la mère quelques années plus tôt, une vie individuelle avec des victoires personnelles potentiellement offertes. Cette séparation, entraîne frustration et colère chez l'enfant, puis finalement acceptation. C'est alors que s'évanouissent bien des guerres intérieures.


C'est dans cet espace, celui de la colère qui engendre les guerres, que Valentino Rossi communique, en réveillant la source des peurs et des angoisses chez tout un chacun. Je vais développer la dialectique de Rossi, afin de mieux éclairer les enjeux en question. J'expose mon propos en langage de l'inconscient, et développe ce que les anciens connaissaient à leur manière et que la science, notamment la physique quantique, redécouvre aujourd'hui : l'intrication des inconscients sans limitation spatiale ni temporelle (2).


Dans un précédent article (3), j'ai présenté la communication de Valentino Rossi auréolée de l'usage d'images et de symboles que l'on intègre inconsciemment comme relevant du divin. Il s'installe alors comme le modèle indépassable. Modèle qu'il a progressivement mis en place tout au long de sa carrière.

Pourquoi une telle communication ? Parce que comme je l'ai écrit, le divin c'est l'indépassable, le modèle suprême. Et pour l'inconscient de l'enfant, c'est l'impression et l'emprise du monde des adultes sur lui-même.

Pour les acteurs de MotoGP, nous avons vu que, à l'époque de l'enfance, et donc de l'œdipe, où le désir de l'enfant est tourné vers la mère à l'imitation du désir du père, se produit, symboliquement et inconsciemment, un combat contre le père/rival qui est à vaincre afin de pouvoir épouser la mère.


Graziano Rossi, le père de Valentino, a très certainement compris qu'il pouvait être le modèle-obstacle pour son fils. D'autant plus que ce dernier imitait le désir paternel d'être champion de motocyclisme. Pour un fils, s'adjoindre les services d'un père-conseil propre à transformer le désir originel et son obstacle, en ressort de la performance est à la portée de tous ceux qui sont aptes à percevoir ce message paternel. Transformer ce désir en limitation pour les adversaires de Valentino relève, à mon avis, d'un désir de pouvoir ou d'un désir de transmettre un message à un monde en totale compétition.


Sportivement votre...
 

En 2006, Dani Pédrosa champion des ''petits frères'' de la catégorie 250, monte chez les ''grands'' de la MotoGP. A-t-il réactualisé le passé glorieux de son coéquipier, l'américain Nicky Hayden, second de trois frères pilotes ? Pédrosa a t-il détourné le message de Rossi au profit éphémère de ce même Hayden ? Celui-ci en effet a consacré l'année par son titre de champion du monde 2006.

Mais en 2007, l'aura de Rossi était déjà ternie. Son concurrent Casey Stoner avait reçu de forts messages dans son inconscient, et avait pris simplement exemple sur le désir du champion 2006, Hayden, lui permettant de s'adjuger le titre de champion 2007.

Du côté de Rossi, l'année 2008 est mise à profit pour cibler plus particulièrement la communication sur Stoner. Par sa dialectique symbolique, notamment en portant des insignes aborigènes, Rossi porte symboliquement la terre de l'australien Stoner champion 2007, et il devient ainsi propriétaire de la mère de Stoner. Celui-ci donc, s'il veut conquérir le titre 2008, va devoir contester ce titre à Rossi qui incarne aussi le père. A ce moment là, Stoner va se retrouver dans l'époque de son enfance, quand son propre père lui interdisait l'accès à sa mère.

Et ainsi à chaque fois que Stoner, champion 2007, affronte Rossi, l'angoisse de castration se réveille en lui, ranimant la colère de l'enfant frustré de sa mère. L'équilibre psychique de Casey Stoner est donc mis à mal. Il souffre parce que se réaliser dans son sport en luttant contre Rossi, c'est aussi désirer maman. Cette position désavantageuse se nomme une double-contrainte (4).


Une "double contrainte" est un type spécial de conflit qui engendre une situation "non-gagnante"; c'est-à-dire une situation dans laquelle "vous êtes damné si vous le faites, et vous êtes damné si vous ne le faites pas". Selon l'anthropologue Gregory Bateson, qui, le premier a défini la notion de double contrainte, ces conflits sont à l'origine à la fois de créativité et de psychose. Ce qui fait la différence, c'est d'être capable ou non d'identifier et de dépasser la contrainte de manière appropriée.

La structure essentielle de la double contrainte est la suivante : Si tu ne fais pas A, tu ne (survivras pas, ne seras pas en sécurité, n'auras pas de plaisir, etc.) Mais si tu fais A, tu ne (survivras pas, ne seras pas en sécurité, n'auras pas de plaisir, etc.)

Par exemple : L'enfant de parents qui se séparent. Comme tous les enfants, il a un lien affectif et existentiel avec chacun des deux parents. La double-contrainte se produit lorsque les parents exigent de l'enfant un lien exclusif, demande que ce dernier ne peut satisfaire sans entrer en contradiction avec sa volonté de maintenir un lien affectif avec les deux.


Rossi la renforce et la met à son profit. Dans le cas ci-dessus, Rossi se réalise, dépasse sa limitation et cela signifie, pour ses concurrents accès à la souffrance, à l'angoissante douleur... Rossi y verrait-il une certaine réalité et interdirait-il alors une possible résilience ? Ici la solution à cette douleur serait donc d'offrir le titre à Rossi, parce que l'inconscient, lui, comprend que cette forte et silencieuse angoisse baisse d'intensité, s'affaiblit et même tombe si on abandonne la compétition.

Le départ de Biaggi en Superbike, autre catégorie parallèle, et l'arrêt de Giberneau éclairent la puissance de ce message. Deux champions mis à bout par une communication démolissante.


Sous-jacente à ce déséquilibre psychique, la volonté de dépassement de ces limitations induira de graves troubles. Rester en arrière des ténors entrainera une profonde baisse de l'estime personnelle. Mais parfois le fait de gagner est encore pire, car, dans notre cas, chaque victoire réelle ou symbolique, sera destructrice. En effet, en sport, l'inconscient et sa motivation profonde n'étant quasiment jamais pris en compte, le fait de se dépasser peut amener un déséquilibre majeur. Certaines limites ont leurs utilités et l'inconscient parfois nous protège. Ce qu'un manager, un coach ou l'entourage trouvera pour aider le sportif, peut s'avérer du plus dangereux effet par la suite. Telle cette fixation à ce coach en vue de la réussite, avec ce cycle de méforme et de contre-performance, doublé d'une détresse profonde...

Afin d'imaginer un conflit inconscient, voyez-le comme deux énergies qui s'opposent et se dépensent plus dans ce combat que pour la performance elle même. Une motivation renouvelée peut faire un passage qui, sans résoudre le conflit, déviera l'énergie bloquante et libèrera seulement l'énergie d'ascension. En retour, le conflit intérieur sera augmenté, ce qui est une fréquente source de futures contre-performances. La libération orientera les énergies vers l'équilibre. C'est dans cet esprit que je propose ma collaboration, quel que soit le sport. Cette coopération, provisoire, vient compléter le travail de l'entraîneur.


Les schémas du désir mimétique et de la double-contrainte sont à leur paroxysme dans le sport : plus le modèle domine son concurrent et donc l'abaisse, plus il se sent fort, mais plus il se limitera dans sa réussite. Sa puissance, sa force sont tributaires d'une nécessité : faire abdiquer son adversaire-victime. Le désir de la victime étant investi de celui du modèle, elle se fait victime- consentante, parce que ce n'est pas son désir individuel qui compte, mais c'est le désir du modèle. Le simple fait de ne pas adhérer au désir du modèle provoque l'angoisse chez sa victime. En cela, le modèle et son imitateur se limitent tous deux inconsciemment.

Deux années sans titre pour Rossi étaient peut-être le moteur nécessaire pour doper son parcours et préciser son message.

La double-contrainte qu'il installe, au dépend de tous ses adversaires augure d'un futur difficile pour ces derniers. Souvenez-vous du message de Rossi à Stoner : Je prends tes pneus, ton lien (acteur de l'angoisse de castration) à ta terre d'origine (les insignes aborigènes), symboliquement ta mère, parce que c'est grâce à ce lien que tu as gagné et que tu es devenu un champion, un homme. Ce qui pourrait se traduire par : tu es devenu un homme en utilisant le lien avec ta mère. Car, en rivalisant avec Rossi qui porte la terre originaire de Stoner, ce dernier simule inconsciemment la conquête de sa terre d'origine, symbole de sa mère. Cette mère, justement interdite par son père et qui devient alors pour lui source d'angoisse et de douleur.


L'impact de cette communication sur Casey Stoner.


Il faut savoir que les symboles aborigènes font parties intégrantes de la culture australienne. Ils figurent le dreaming-time ou temps du rêve qui colore l'imaginaire collectif. Casey Stoner est fils de la terre. Colin, son père, possède une ferme d'élevage au nord de Sydney. Quand son père dit : « Casey est un fermier dans son cœur » (5), c'est toute la symbolique de la terre et des origines qui se présente. L'Australie étant, actuellement (6), essentiellement patrilinéaire et Casey étant le seul garçon de la famille, cela charge ce dernier de toute la dialectique inhérente à la filiation. Jeune homme empreint de traditions, soucieux des coutumes familiales, il a demandé l'autorisation de fréquenter Adrianna au père de la jeune fille, puis il lui a fait, dans la plus pure tradition, la demande de sa main. C'est un genou à terre qu'il a demandé la demoiselle en mariage. Quand on lui demande s'il le fait à l'ancienne, il répond qu'il ne sait faire que çà (7). Toujours soucieux des coutumes locales, le mariage devait se faire sur sa terre d'origine, l'Australie...

La tradition aborigène pratiquant l'exogamie, le prétendant cherchait une compagne dans une autre tribu afin d'éviter tout lien ancestral de sang et d'esprit. Adrianna Stoner, elle, est née en Australie. Elle est d'origine slovaque et italienne. C'est un double patrimoine culturel et symbolique qui vit dans la psyché du jeune homme, avec ses rites et ses tabous. Un tel héritage, probablement finement étudié, fait que la communication de Rossi ne peut avoir qu'un impact très puissant et générer de lourdes conséquences.


Après les symboles de la terre-mère, nous abordons ceux du père-modèle. Au GP d'Italie, Rossi a des yeux culpabilisants peints sur son casque, et le message devient : Moi le Père, je te punis et je te culpabilise. Ce message pourrait être positif puisque c'est l'interdiction de l'inceste, mais à condition qu'il soit répété et à condition que Stoner, ne nous montre pas lui-même l'inverse quand il lutte avec Rossi. Car Stoner est aussi un des modèles qui inspirent les pilotes et les spectateurs, à cause de son titre de champion du monde décroché en 2007. C'est donc aussi l'Homme à battre. Stoner est le premier modèle rival, le champion qui va être imité, et il sera aussi l'obstacle qui, dans l'inconscient, génère colère et haine.

Mais Rossi, l'autre face du modèle, en livrant cette commission faite à Stoner, s'en fait le guide qui montre la voie à suivre : attribuez-vous les terres des autres. Il revendique son message d'invitation à l'inceste et en fait un jeu, un sport, un moyen de se réaliser...


Victor Frankl, à l'instar d'Adler et Jung, s'est démarqué d'un inconscient assujetti uniquement aux pulsions et cela en théorisant l'homme dans une trinité physique-psychique-spirituelle. Il voit une part de cet inconscient en recherche d'un sens à la vie : « Même s'il est apparu que l'inconscient, comme « spirituel également » recèle de la religiosité inconsciente, il n'aurait au grand jamais le droit de s'auréoler du divin » (8).


Pourquoi ce message agit-il sur les pilotes ?


Le désir mimétique nous stimule en vue d'égaler certains modèles comme Stoner et Rossi. Ce sont les désirs du modèle envié qu'imitent les autres pilotes. Imitant Stoner, ils vont être ainsi renvoyés à cette époque de leur adolescence où imitant le père, ils désiraient la mère, d'où l'interdit du père. Pour faire baisser l'angoisse provenant de ce conflit, ils doivent alors se trouver des raisons de céder, d'abdiquer, en fait de retourner dans l'enfance, juste avant le désir d'individuation. Imitant Rossi, ici en médiateur du désir mimétique, ils sont renvoyés eux aussi, à la communication envoyée à Stoner, car nul ne dépasse le père perçu comme divin.


Tous les pilotes n'interprètent pas nécessairement le symbolisme de la même façon.


Parlons symbolique motocycliste : la combinaison de cuir et sa fonction de protection, ce sont nos souvenirs à la mère... Le genou, fréquemment utilisé comme appui, est aussi mesure de distance ou parade à la glissade et à la chute, cela rappelle le message paternel à l'enfant. D'ailleurs la communication ciblée en cet endroit a une incidence sur l'inconscient. Rossi a placé le soleil et la lune juste en dessous du genou...

De plus, si nous faisons intervenir la théorie de Koestler sur le holon (9) : une entité psychique en interaction avec plusieurs inconscients, Stoner (ou Rossi) en tant que modèle en serait le chef d'orchestre. Ce qui lui est adressé, le message, serait la symphonie à jouer par tous, spectateurs y compris. Que tous ressentent le symbolisme du message n'importe plus, par mimésis, désir copié, le holon s'imprègne des mêmes sensations que le modèle.

L'énergie du holon est dans le sens de la compréhension qu'en a le modèle et réveille une « vibration », un état que tous nous avons connu, l'époque de l'adolescence et du « non » du père. C'est une mémoire qui est ranimée chez certains et qui réveille la mémoire des autres.


Un sportif de haut niveau, lors de sa phase de concentration, puis celle propre à la compétition, tente de rejoindre certains états de conscience modifiée, autres que la mémoire de veille, à la recherche d'état d'excellence propre à l'exploit. L'observation d'un(e) champion(ne) après une performance, son regard entre autres, est assez révélateur de ces états. Ceux-ci sont à rapprocher des états de transe observés auprès des grands mystiques, des moines et des lamas guérisseurs ou des chamans.

Dans son étude, P-Y Albrecht (10) écrit que la frontière entre la transe et l'extase oscille sans réelle démarcation. Leurs caractères se chevauchent, rappelant ces états extraordinaires atteints lors des compétitions. Le sportif dans sa pratique cherche l'extrême de lui-même, parfois le point de rupture entre la vie et la mort. Lors de la communion qui s'installe, dans les stades ou les circuits, entre public et acteurs, existent des états de conscience qui peuvent être propices à l'altération de la conscience de veille et à l'ouverture à une influence.

Ne serait-on pas proche de ces voyages décrits par l'ethnologie ? Le transport des foules envers leurs idoles ne s'associerait-il pas avec une connexion plus intime, plus subtile que simplement la joie associative ? Le pouvoir hypnotique de la pratique, comme du spectacle et de la compétition n'est-il pas propice à ces états de conscience modifiée ?


Ma propre expérience m'a fait rencontrer des interrogations sur certains phénomènes ''bizarres'', lors de ma carrière. Je cite un exemple : en fin de qualification d'un Grand Prix, lorsque j'étais à une seconde et demie du meilleur temps, il m'était impossible d'espérer pouvoir me mesurer avec d'autres en tête de course. Cependant, il m'est arrivé, et je ne suis pas le seul, en prenant un excellent départ, de réaliser un tel ''exploit''. Aujourd'hui, ceci n'est, pour moi, ni le fruit du hasard, ni un miracle... Être dépassé par un pilote qui représentait un ''modèle idéal'' pour mon inconscient m'ouvrait la porte à la possession par moi-même du désir de l'autre. En l'acceptant, il m'emmenait dans sa réussite : « Le holon est donc possédé par le dieu et il s'identifie à ce dieu. Si la possession est thérapeutique, c'est une crise mimétique qu'elle guérit; le remède est l'identification, c'est donc l'identité qui souffrait. » (11). «...si le possédé se meut, danse, parle, c’est parce qu’il incarne un dieu auquel il s’identifie complètement. » (12). Evidemment, même ''idéal'', il est impossible de doubler ce modèle, et heureusement... Je rapproche ces phénomènes du ''déclic'' que l'on reconnaît à un sportif lorsqu'il passe à un niveau supérieur.


L'ethnologie, la philosophie, la biologie, la physique quantique, évoquent des capacités humaines qui sont depuis longtemps sources d'interrogation en psychologie, à savoir l'intercommunication des inconscients. Dans le cas de la MotoGP, si nous avons une communication inconsciente dominante des deux principaux acteurs du championnat, le transfert d'informations peut être grandement optimisé et accéléré lorsque nous formons tous une conscience réunie vers un même désir.


L'exemple d'un Lewis Hamilton en F1 porte également témoignage des possibilités et des limitations de tout être humain. Ce jeune homme de « couleur » est aux prises avec l'histoire, c'est un holon des plus victimaire(s) qu'il affronte. Les loupés de fin 2007 ne sont sans doute pas étrangers à cette lutte : l'avant dernier GP, en survitesse dans l'allée des stands, il perd le contrôle de sa monoplace et s'échoue dans un bac à graviers dont il ne peut repartir. Dernier GP, il commet un hors-piste, puis perd de nombreuses secondes suite à un souci électronique qui le laisse temporairement au ralenti, plusieurs médias citeront, après la course, des propos d'Hamilton reconnaissant avoir involontairement causé cette avarie en effectuant une mauvaise manipulation sur son volant (13) .

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 15:35

.

.

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 14:32

Un lien à visiter : http://www.midimages.ch  link 

Un p'tit gars qui mérite un coup de main...


Partager cet article
Repost0
8 novembre 2008 6 08 /11 /novembre /2008 21:24
Partager cet article
Repost0
14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 22:15

 

Pierre Bolle

priorite-sante.com

Sportif professionnel de 1980 à 1990, ma carrière a évolué du sport de haut niveau à l’enseignement. Une des questions que je me posais souvent à l’arrivée d’un Grand Prix Moto était la suivante : pourquoi aujourd’hui je suis (quasiment) au niveau des meilleurs, et demain pas forcément ? Le ''pourquoi'', mais surtout le ''comment réintégrer à loisir cet état d’excellence sportive'' ?
Aujourd'hui somato-thérapeute, bien évidemment j'ai été amené à rencontrer le monde de l’inconscient, sa pratique et son langage. Rares sont les sportifs et les entraîneurs qui ont une idée de l’importance de cette partie de ''l’être humain''. C’est l’activité que je tends à développer, en parallèle de mon activité thérapeutique : un accompagnement du sportif et de son entraîneur, au bénéfice de la performance.


L'inconscient, qu'il soit individuel, familial, trans-générationnel, ou collectif est toujours actif. A fortiori dans le sport où, le stress de la compétition aidant, il est en quelque sorte potentialisé.


A l'issue de ma carrière, en parallèle de ma recherche sur les états d'excellence sportive, j'ai été amené à réaliser que la quasi totalité de mes méformes ou de mes chutes provenaient de réactions inconscientes. En fait des souvenirs non intégrés, étaient passés dans cette partie de moi qui n'oublie rien et se superposaient au présent lorsque je rencontrais une ambiance, une image... qui réveillait ces souvenirs. Outre la réminiscence d'une peur, cela me coupait d'une partie de mon corps qui se « stressait » et cela provoquait des humeurs ou des mouvements involontaires.

Depuis lors, dans ma pratique professionnelle, je fus amené à me rendre compte que ceci n'était en aucune façon réservé aux sports mécaniques et que même sur un terrain d'athlétisme, un stade ou dans une piscine, l'inconscient est toujours présent, quel que soit le niveau du sportif : athlète qui est « coupé » de ses jambes, ce qui empêche la mobilisation de la totalité de l'être dans la performance. Ou nageur qui a un micro-mouvement perturbateur, ce qui génère une coupure de fluidité, voire une absence, fut-elle infime. Le plus remarquable est que cela se passe à l'insu du sportif.

De plus, souvent, une partie de l'athlète n'est pas mobilisée, voire même travaille à l'opposé de l'effort. Les entraîneurs nationaux avec lesquels j'ai collaboré commencent à en prendre conscience, et même parfois se rendent compte qu'ils peuvent avoir un rôle dans cette limitation.

En effet, il est fréquent que l'entraîneur ou le manager sente plus ou moins consciemment la douleur, la faille de son poulain. Il va ainsi articuler la motivation de l'athlète autour de cette limite. Mais, être un jour en dessous d'une limitation, le suivant au dessus, c'est toujours être autour d'une entrave alors que l'athlète peut souvent avoir un potentiel bien supérieur.


J’ai dit que la connaissance de l’importance de l’inconscient est rare dans le sport. Rare ne veut pas dire jamais, aussi laissez-moi vous conter une histoire. 


Valentino et le GPS.

Pendant ma carrière, j’ai croisé un pilote du nom de Graziano Rossi, le père du «dieu » de la moto actuelle : Valentino Rossi. Papa Rossi avait quelques particularités : d’allure décontractée à la « Jésus Christ Superstar », il semblait en décalage avec le début du professionnalisme de ce sport. Alors que tous, nous rivalisions avec les plus belles voitures du marché en arrivant dans les paddocks moto, lui au contraire arrivait en toute simplicité avec une Peugeot 404 du type que l’on voyait sur les chantiers. Tout un symbole ! Ceci pourrat-il montrer un certaine travail personnel voire une certaine spiritualité ?

Spiritualité et symbolisme, les clefs du champion ? Et pourquoi pas.

Monsieur Rossi père a vécu les années de Freddie Spencer, autre superstar de la moto qui révolutionna l’art du pilotage, alors enfermé dans un certain classicisme.
Qu’avait-il de plus ce champion ? J’ai pu l’observer et même le suivre (trop rarement) lors d’essais qualificatifs. Directement observable par tout un chacun, sa « spiritualité ». Premier message à la fois inconscient et important pour ce futur champion : ma limite n’est pas au niveau parental, puisqu’il y a plus grand : Dieu.
Clef importante qui sort l’enfant de l’identification à ses seuls parents pour lui proposer autre chose, quelque chose grand, de beau, de sublime… Les qualités d’un champion ?
L'objectif inconscient de Spencer était en quelque sorte l’équivalent de Dieu, et son chemin sera la moto.
Et « grand », il l’a été dans ce sport.

Fort de cette observation, peut-être Monsieur Rossi, pourrait-il se trouver bien accompagné par un Gourou ? un Psy ? un Symboliste ? Disons un GouPsySymb ou GPS et chacun choisira, l’important étant de trouver son chemin…
Et si ce cheminement vers l'excellence sportive, après observation, analyse, et assimilation, avait été transmis à son propre fils, Valentino ?


La puissance de l'inconscient et de ses symboles, est ainsi mise au service de la performance.

L’enfant qui vient de naître voit ses parents tels des dieux, cette grosse voix qui vibre bien loin au-dessus de lui, dans ce jour naissant. C’est impressionnant ! Cette douceur, cette chaleur, ce lait qui le nourrit, ne serait-ce pas la source de la vie ? Et de l’amour ? Ils peuvent devenir les symboles inconscients de sa vie future. C’est souvent le cas. Et si quelqu'un utilisait ces empreintes mémorielles, qui vont jusqu’au coeur de chacune de nos cellules ? Si cela libérait Valentino de ses propres limites en se servant d’autres leviers pour son inconscient ? Et si cela l’aidait à être entièrement lui-même, avec le moins de limitations possibles ?


Développement personnel.

Un entretien que j'ai eu avec Antonio Gimenez, fut pour moi assez fructueux. Antonio s’occupe des acquisitions de données, tous ces capteurs d’informations dont les motos, à l’instar des F1, sont truffées.

Plus que les données c’est la façon de travailler et celle de communiquer qui m'ont intéressé. Le parallèle entre Max Biaggi, autre champion longtemps rival de Rossi, est éloquent. Max, c'est le cartésien par définition. Pour lui, un circuit c’est tant de virages, découpés en tant de secteurs, qui…etc. Et tout doit être parfait quitte à s’emm… la vie, et celle des autres, afin d'arriver à la perfection visée.

Rossi, lui, c’est du global, il règle sa moto pour le mieux dans l’ensemble. Il la sent et c’est l’ensemble qui doit être en accord. Si donc un endroit particulier est gênant, il y passe peu de temps et puis il laisse tomber s'il ne trouve pas la solution adéquate. Peut être un autre endroit solutionnera le premier problème. Ces qualités, sont plus proches de l’intuition et des perceptions globales propres à la petite enfance, et tout cela pour arriver à préciser le but. On ne focalise pas sur une bosse dans un virage, ce qui masquerait l’essentiel.
Nous retrouvons là quelques outils souvent employés en thérapies ou élaborés en certaines philosophies spiritualistes : le lâcher prise afin d'accéder au véritable but de l’existence. Cela signe un esprit assez libre qui associe les qualités dites du féminin à celles du masculin.

Le champion se trouve enfin débarrassé des rigueurs du cartésianisme trop logique et par là trop restreint, trop resserré, voir trop confiné. Rappelons-nous l’étymologie du mot « angoisse » : du latin angustia :  « défilé, passage resserré, gorge ».

Papa aurait ouvert le défilé (sans jeu de mots), il aurait permis une libération de l’être pour lui permettre une parfaite expression de son art. Très possible et louable de la part d’un père.

Nombre de personnes ayant approché Valentino font état d’une certaine féminité, quelques-uns disent même que quand il est là, le monde s’illumine...
J’ai souvenir qu’à une époque une polémique autour d'une certaine ''androgynie'' avait été soulevée.

Le milieu professionnel est unanime pour reconnaître que Valentino crée des trajectoires qu'il est le seul à sentir et à pouvoir emprunter...
La recette du champion, oui mais...???


Du développement à l’influence.

Oui mais, si de tels symboles inconscients peuvent être mis à profit pour libérer l'être et en faire un tel champion, toute chose ayant son envers, ne peuvent-ils être utilisés au déficit des autres ?


Dès le début de sa carrière, Valentino Rossi a confisqué la couleur jaune (moto, combinaison...) et a quasiment toujours porté un rappel de cette couleur. Le symbolisme de la couleur jaune c'est la spiritualité, le soleil, voire même Dieu.

Le chiffre 46, son numéro fétiche se trouve être un activateur de l’inconscient. Celui va juxtaposer 4 et 6 et donner 10. Les 10 commandements ou les 10 doigts des mains, symboles de l’action vers la couleur de sa moto jaune, vers l'être suprème. Les chiffres précédant le 10 représentent les pouvoirs divins. Le 10, lui, symbolise la somme de ces pouvoirs divins…
Rossi, même devenu champion, refusa le numéro 1 sur sa moto… Il le porta sur son épaule droite, pour être seulement visible par ceux qui le suivent…

Pendant un temps, son casque était orné du chiffre 1 et dessous « Il Laureato » autrement dit l’élu.

Longtemps il a arboré les couleurs d’une boisson italienne appelée Nastro Azurro : Ruban Azur en italien ou notre azur (phonétiquement). Marque affichée sur une casquette lors de la montée sur la première marche d’un podium...

Sur le bas de son dos, visible par tous les pilotes qui le suivent, on peut lire « The Doctor », titre réservé à ceux qui sauvent. Le sauveur de la moto ? C’est aussi celui qui sauve de la maladie, de la mort et redonne la vie. Un des dieux du 21ème siècle. Tout le corps médical autour des circuits porte des chasubles DOCTOR. Ce sont eux les garants de la vie du pilote lorsqu’il joue avec la mort.


Toutes ces images et ces symboles font partie intégrante de l'inconscient. Cela peut se focaliser vers une autre image : Dieu. Quand ces images ne sont pas filtrées par le mental, ne seraient-elles pas à même non seulement d'imprégner, et de fortifier le champion, mais aussi, éventuellement de manipuler les adversaires ?


Rossi a commencé en 125 puis 250 puis 500 cc (devenu aujourd’hui MotoGP) il annonçait à chaque fois une année pour apprendre, la suivante pour gagner. Pourrait-on en conclure : une année pour vous influencer, la suivante vous êtes cuits ? 

Son passage en catégorie reine est arrivé alors qu’il n’y avait plus de réelle tête d’affiche. Michael Doohan, multiple champion, annonce son retrait pour 1999, Rossi est monté l’année suivante en 2000. Plus facile d’arriver et d’installer une aura quand il n’y pas de réel combat. En fait Rossi n’a pas eu l’ombre d’une quelconque divinité au-dessus de lui.

Sa communication est toujours toute empreinte de symbolisme. Par exemple, après l’arrivée de ses courses victorieuses, durant le tour de décélération, il n’est pas rare qu’il soit rejoint par une troupe d’acteurs déguisés et incarnant une des grandes histoires de l’imaginaire collectif : Robin des Bois, Blanche Neige et les 7 nains… Tous cela devant les caméras du monde entier.

Qui est cet homme ? Le dieu de la moto ! Mais s’il met lui-même en scène l’histoire du monde, ce n’est pas que le dieu de la moto, c’est Dieu lui-même qui monte sur le podium.

A votre avis quels peuvent être les effets des petites phrases assassines, lancées à la manière d’un farfadet ou d’un comique à ses adversaires lorsqu’il grimpe les escaliers pour aller au podium ? Et cela, toujours devant les caméras, bien sûr.

Sete Giberneau, au lendemain d’un certain Grand Prix d’Espagne mémorable, doit encore s’en souvenir. Lui qui a vu sa carrière se briser sans aucune raison apparente. Quand c’est un simple concurrent qui vous lance une plaisanterie, c’est vite oublié. Mais si derrière l’image du comique, se surimpressionne une autre image, par exemple celle d'un dieu, quelle charge de culpabilité cette petite phrase va-t-elle induire ?

Cette aura fonctionne d'autant plus sur la piste qu'un pilote osant l'affronter se verra secrètement culpabilisé par un tel défi. Et il en ressentira les effets à posteriori.

Peut-être ses différents concurrents, je pense à Max Biaggi et à bien d’autres, pourraient s'ouvrir ici à quelques prises de conscience.


Et le présent ?

Pour le présent revenons en 2006. Un jeune homme du nom de Casey Stoner fait son apparition en GPMoto. Il roule à la manière d’un adolescent impulsif. Très rapide, mais beaucoup de chutes. Pas encore mûr, dit-on. Peut-être dans quelques années ?
C’est sans compter sur la Vie. L’inter saison 2006/2007 va amener à ce jeune pilote deux symboles très forts qui vont quasi instantanément le faire mûrir. La valeur n’attend pas le nombre des années, elle attend souvent un signe.
Casey épouse Adriana, son premier accès symbolique à la maturation : il devient un homme. Un deuxième message important arrive à l’inconscient du jeune homme. Papa et maman qui accompagnaient le «petit » rentrent au pays. C’est l’obtention du statut de papa-Dieu.

Papa, mon dieu inconscient, me signifie que je n’ai plus besoin de lui en rentrant au pays. Le fameux « Tu es un homme mon fils ».


L'apocalypse, mais pour qui...?

2007 va être l’année de la révélation de Casey Stoner, il n’est plus le même, assuré de son pilotage, ne chute plus, et est devenu quasi insuivable. Monsieur Casey Stoner est Champion du Monde.

L'équipe Rossi, les yeux et les oreilles grands ouverts doit peut-être s’amuser en prévision de 2008. Elle connaît tant et si bien les mécanismes inconscients qu’elle a déjà en poche les clefs du prochain titre. Car, loin d’être une défaite pour Valentino, 2007 va être le tremplin vers de nouveaux titres.
Il suffit de puiser dans les sources du symbolisme inconscient, celui qui permet de communiquer directement avec lui sans passer par le mental, celui qui peut mettre un frein à toutes performances du concurrent, sans que personne (ou presque) ne le voit.

« Si je remets Stoner en dessous de moi, je redeviens le dieu. »

Stoner roule sur une marque de pneumatiques différente de tous les autres champions (Bridgestone alors que Rossi est Michelin).
« Alors, répétons un coup comme le passage de Honda (dite la meilleure moto) à Yamaha (donc moins bonne) »

Rossi-dieu à été champion du monde avec la Yamaha, et pour cause. Le talent de ce pilote n’est certes pas à mettre en doute, mais l'atout supplémentaire se démontre quand un concurrent ne peut le doubler sans entrer dans la culpabilité. De tels exploits sont du niveau d’un dieu, surtout quand ce sont les autres qui vous les donnent inconsciemment.

Rossi passe effectivement chez Bridgestone. Un pneu rien de plus ? Non bien sûr, le pneu c’est mon lien entre la victoire et la défaite, la vie et la mort.
Mais aussi, mon pneu, c’est mon lien à la terre, mon lien avec mes racines, là d’où je viens. C’est aussi le rempart contre la glissade, la chute, l’angoisse de castration que nous connaissons bien.
Donc Valentino prend symboliquement une partie du pouvoir «divin » de Stoner. Celui d’un titre réalisé par un duo nouveau, le pilote et ses pneus.
« O ! Pneu, je dois mettre en doute ton réel pouvoir magique, aussi je vais mettre en doute tes qualités et faire des résultats moyens. Jusqu’à « dés-informer » les pneus de leurs pouvoirs parce que c’est moi, Dieu, qui les possède tous. » De sérieux doutes sur les Bridgestone ont en effet été émis au début de la saison.

« Je dois aussi te signifier, à toi Casey, que ce ne sont pas les pneus de tous que j’ai pris. Qu’en réalité ce sont Tes pneus, les Tiens, c’est Ta terre, Tes racines, Ta force, Ta vie que je prends en ma possession. Je vais même mettre ton angoisse en mon pouvoir. »

Stoner est australien, une grande partie du symbolisme originaire de ce pays se retrouve dans le langage aborigène. « Donc je vais porter sur mon casque, là où je suis le plus proche de celui qui est indépassable, tes propres origines, mon petit. Par-là je te dis que Ta terre est en ma possession et donc que tu ne peux être le plus grand puisque je te possède. » Deux monstres au bec denté ornent son casque. Des bêtes qui hantent nos rêves, rappelant Chronos qui dévore ses enfants...
«  Pour bien appuyer le message dans l’inconscient, je vais même te dire que j’ai pris tes parents (les liens aux origines) en mon pouvoir et réactivé ton angoisse de castration. »
Comment ranimer le « Non » du père, celui qui sépare l’enfant de sa maman et l'ouvre à l’extérieur, vers sa future femme ?

Valentino porte depuis longtemps deux symboles sur ses jambes. Le Soleil sur sa jambe droite et la Lune sur sa jambe gauche. Avec aussi de fréquents rappels sur des casquettes jaunes.

Empruntons le symbolisme employé par Madame Annick de Souzenelle, celui du corps humain. Aux pieds se trouve l’enfant qui vient de naître. Aux genoux, l’adolescence, le fameux « Je/Nous » de la séparation, celle qui provoque l’angoisse de castration qui est tellement indispensable à l’accession à l’âge adulte. Entre les deux le couple tibia-péroné et la montée de la libido.


Par ce message, il signifie aux inconscients qu'il est le dieu de tous les désirs, de toute création.


Etant maître de la « Terre » de Casey, de ses origines, ces deux symboles qui auparavent influaient sur tous les pilotes vont être spécifiquement tournés vers Stoner pour le réintroduire dans cette époque de l'angoisse de castration.


Le message est extrêmement puissant pour l’inconscient du jeune homme. Il vient en effet de recevoir l’ordre de retourner dans ce temps de l’adolescence. De plus Rossi, s’adjuge symboliquement des prérogatives sur la sexualité des parents Stoner… Se montrant comme leur créateur. Induisant même qu'il est le propre créateur de Casey. Et la boucle est bouclée. Culpabilité et angoisse pour l’adversaire.(*)

Lors des essais de pré-saison, le jeune champion « collait » environ 2 secondes à tout le monde. Les observateurs redoutaient une saison sans réelle bagarre, Casey a gagné le premier Grand Prix (Rossi portait les symboles) depuis le trio Stoner-Ducati-Bridgestone a parfois du mal… Et pour cause…


Au Grand Prix de France, l'effet sur l'inconscient est en route, Valentino gagne sans réelle lutte, Stoner doublé par ce dernier a reculé dans la hiérarchie jusqu'à la casse de son moteur...
Rossi marque sa 90ème victoire. Angel Nieto qui vient d'être égalé au nombre de victoires, le rejoint. Ils partent ensemble pour un tour d'honneur brandissant un drapeau illustrant le nombre de 1ère place de chacun : 90 + 90...

Grand Prix d'Italie, histoire de renforcer la culpabilité de ses adversaires, Rossi arbore un nouveau casque portant son visage avec deux énormes yeux. Big brother is watching you ? Ou serait-ce l'oeil de Dieu poursuivant Caïn, l'oeil qui vous juge. Le décor ciel azur, orné de nuages et d'éclairs jaunes accroît l'effet. Le Soleil et la Lune, sont aussi en bas du casque au niveau de la mâchoire, une fois encore Chronos dévore ses enfants...

Le maître mot de ce casque est : Culpabilité. Un commentateur de la chaîne Eurosport dira : « On a l'impression que quelqu'un roule droit sur la moto, sans casque » Eh oui !... Le casque protège des fautes, lui n'en a pas besoin puisqu'il est sans... Et bien sûr, son oeil les juge.

Scénario quasiment identique que celui du GP de France, où il passe facilement en tête sans contestation, Stoner ne peut lutter contre l'angoisse, et finit deuxième légèrement distancé. Serait-ce sa place ?

Chacun est vulnérable au travail de sape de tout langage secret, surtout quand on entend rivaliser avec Dieu. Nicky Hayden, l'autre pilote qui, en 2006, a lui aussi évincé Rossi du titre de champion du monde, double Valentino en début de course, puis, s'étant fait doubler de nouveau, va finir en fond de classement, étant même dépassé par des pilotes de bien moindre niveau...

Remarquons l'exploit de ce pilote, plus habitué aux places de derrière, et qui subitement fini 4ème après être parti 15ème ! Incroyable en GpMoto pour un tel pilote. Son nom, De Angelis, lui aurait-il subitement donné des ailes ?

Tous, sont inconsciemment déstabilisés, et leurs corps l'expriment nettement. Les interviews d'après course donnent un bon aperçu des ressentis intérieurs. Rossi, sûr de lui, tranquille et serein, Stoner et Dany Pedrosa, inquiets, recouvrent nerveusement leurs mains gauches de leurs mains droites, comme pour protéger le petit doigt... Casey effleure à plusieurs reprise son alliance...

N'oublions pas le geste de Rossi, qui met son majeur droit à l'oreille puis montre le ciel... Veut-il nous dire : « Ecoutez la parole divine » ? Ce message demeure à peine perceptible, sauf bien entendu pour l'inconscient.


Et la suite ?


Le message est solidement installé dans l'inconscient de ses adversaires, Rossi n'est plus l'homme à battre puisqu'il n'est pas dépassable. Certes, un pilote dans un geste « Prométhéen » peut rivaliser, voire gagner devant lui, car chaque concurrent possède sa vie personnelle dans laquelle il va tenter de vaincre cette angoisse. De plus, l'entourage se verra injustement aux prises avec une colère qui ne s'origine pas dans l'actualité du vécu. Cette libération « en famille » pouvant ouvrir temporairement l'accès à la victoire. Témoins : ces remarques des commentateurs de sport qui voient Stoner s'énerver facilement avec son équipe pendant les séances d'essais...

Autrement dit, l'actualité dans la vie de chacun peut amener des événements compensateurs qui modèrent l'action sur l'inconscient quand le sportif est en compétition. Parfois même un tel événement sera salvateur et permettra provisoirement la performance.

Mais, pouvons-nous gager d'une saison à égalité ? Que l'exploit d'une ou deux courses n'aura pas de mal à se renouveler ? La culpabilité aidant, chaque prétendant à la victoire se verra barrer la route au titre, non pas par ses adversaires, mais par lui-même.

Rivalité et violence mimétiques (*). Ce désir dans son savoir n'est-il pas uniquement tourné au profit d'un seul puisqu'il n'y a qu'un modèle ? Qu'elles seront les victimes émissaires ? A défaut du jeune homme qui se bat, ne pourraient-elles être, entre autres, ces pilotes sur Ducati, qui n'y arrivent pas ? Par exemple Marco Melandri qui, avec la même moto que Stoner, évolue en fond de classement ?

Quel message transparait pour nous tous à travers cette scène ? Faut-il rappeler que le « non » qui est ici en cause est celui de l'interdit de l'inceste ?



L'esprit au dessus de la matière ?


J'ai souvenir d'une année où, avec mon coéquipier, nous avions les même motos mais pas les mêmes caractères, et donc, deux styles de conduite différents. Là où je sentais le moteur et l'accompagnait à l'accélération, il ouvrait en grand. Là où je décomposais les vitesses au rétrogradage, il les « empilait » . Résultat, mon vilebrequin, pièce maîtresse du moteur où vient se fixer le piston faisait deux, voire trois courses pour une seule à mon coéquipier.

La rupture du moteur de Stoner au Mans n'aurait-elle pas pour origine un stress inconscient du pilote qui aurait changé sa conduite ? Transmis à la moto par ses gestes, cela la fragiliserait.


Question :

Et si des sportifs comme Zidane, Platini ou Michaël Jordan, excellents passeurs, avaient tous trois une particularité commune ? Que ce « don », loin d'être unique, pouvait se travailler ?

Un sportif, dans la dynamique de sa carrière, ne désire que très rarement revenir sur ses douleurs. Quelle que soit la thérapie proposée, elles fonctionnent en général par le retour sur le passé, un retour au source de la douleur en quelque sorte. C'est pourquoi j'ai développé une autre façon de travailler.

Un travail analytique classique propose souvent une recherche disons intellectuelle de la connaissance du problème. Bien souvent source inconsciente d'une course à la preuve, de la recherche du « coupable » ce qui pourrait faire traîner la guérison. Précision millimétrique du qui, quoi et pourquoi vecteur de retours incessants à la douleur.

La nature de l'être humain dans sa chronologie, depuis la vie intra-utérine, en passant par la naissance, puis l'enfance et l'adolescence, jusqu'à l'individuation adulte nous montre un rythme qui va du global et corporel, vers la vie et son mouvement. C'est donc tout l'inverse de l'actuel objectivation et d'une rationalisation excessives.

C'est donc dans cette perspective que je pratique avec le sportif, au niveau du sensoriel. Par la prise en compte d'une vibration corporelle mal orientée, et qui donc freine la perfomance. Et cela ouvre la porte au but visé. La prise de conscience, si elle doit avoir lieu, se fera par la suite.


L'accompagnement individuel que je pratique prends en compte le sportif dans tout son potentiel, il prends appui sur ce point de départ afin qu'il trouve son dynamisme et puisse améliorer sa performance.

Pour l'entraîneur, doit s'ajouter à tout cela une bonne gestion de son propre ressenti, qui rejaillit inconsciemment sur l'athlète. Je propose également d'autre modes de communication et de compréhension de la problématique à dépasser pour le sportif et son entraineur.

Les techniques que j'utilise combinent la somato-thérapie, l'ostéopathie douce Poyet, l'auriculothérapie, le système Reineit avec parfois un zeste d'hypnose.

Egalement dans cet accompagnement, la gestion de l'après compétition. Un sportif fleuretant avec les états d'excellence, doit savoir revenir au présent. Redescendre du « petit nuage » en quelque sorte.


Un peu d'imagination...

Imaginons une finale de coupe du monde où il serait intéressant que l'équipe adverse perde son meilleur joueur.

En se documentant quelque peu sur la vie de ce joueur ne serait-il pas possible, en amorçant avec quelques mots presques anodins, et en poursuivant avec ce langage secret, de le faire sortir de ses gonds ?

Quel serait les effets d'un tel langage sur ce joueur ? La colère pourrait-elle enflammer son inconscient sans être contrôlable ? Et surtout, sans raison apparente, serait-elle gérable ? Ne pourrait-elle pas se traduire par une explosion violente ?

Il me semble avoir vu Valentino Rossi porter le maillot d'un certain joueur au lendemain d'une finale de coupe du monde. Il parait même qu'il est ami avec ce même joueur. D'ailleurs cette année sa moto est parfois aux couleurs de la squadra azzura, l'équipe de football italienne. Bien sûr, tout ceci n'est que hasard, mais peut-être serait-il intéressant de creuser la question...

Cette question reste en suspend, toutefois une telle communication ne peut se faire qu'au préjudice des deux jeunes pilotes français de la catégorie : Sylvain Guintoli et Randy de Puniet.



Juillet 2008                                                                                                                                           Pierre André Bolle



(*) Des interprétations empruntant d'autres chemins explicatifs peuvent être avancées. L'important est de noter qu'elles aboutissent au même point : un pouvoir d'interdiction est mis sur la tête du jeune homme.


(*) René Girard (théorie mimétique) - Jean-Michel Oughourlian (Genèse du désir carnetsnord - 2007).

Partager cet article
Repost0